Isthmocèle
L’isthmocèle est une complication qui peut survenir après une césarienne. Il s’agit d’une déhiscence, c’est-à-dire une faiblesse, de la cicatrice utérine, qui forme une poche anormale dans la paroi de l’utérus. Cette poche peut être remplie de liquide, de sang ou de tissu. L’isthmocèle peut entraîner des symptômes gênants, tels que des saignements, des douleurs pelviennes, des infections et conduire à des troubles de la fertilité. Il est donc important de le diagnostiquer et de le prendre en charge.
Qu’est-ce que l’isthmocèle ?
L’isthmocèle est une anomalie de la cicatrisation de l’utérus après une césarienne. Normalement, la cicatrice utérine se referme complètement et ne laisse qu’une fine ligne de tissu cicatriciel. Mais parfois, la plaie ne se referme pas correctement et laisse un défaut dans la paroi utérine. Ce défaut crée une cavité, appelée isthmocèle, qui communique avec la cavité utérine.
L’isthmocèle peut varier en taille, en forme et en profondeur, selon le degré de déhiscence.
L’isthmocèle peut être asymptomatique ou, au contraire, être responsable de divers symptômes, tels que :
- Des saignements vaginaux anormaux, notamment des métrorragies (saignements en dehors des règles) ou des ménorragies (règles abondantes et prolongées)
- Des douleurs pelviennes chroniques qui peuvent être aggravées par les rapports sexuels, les règles ou l’ovulation
- Des infections utérines ou vaginales dues à la stagnation de liquide ou de sang dans l’isthmocèle
- Des troubles de la fertilité liés à la diminution de la qualité de l’endomètre, à l’altération de la mobilité des spermatozoïdes ou à la difficulté d’implantation de l’embryon
Facteurs d’apparition d’un isthmocèle
L’isthmocèle est directement lié à la réalisation d’une césarienne. Plus le nombre de césariennes est élevé, plus le risque d’isthmocèle est important.
D’autres facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un isthmocèle, tels que :
- Le type de suture utilisé pour refermer la plaie utérine
- La technique chirurgicale employée pour réaliser la césarienne
- La présence d’une infection ou d’une inflammation au niveau de la cicatrice
- La qualité du tissu utérin qui peut être altérée par des pathologies comme l’endométriose ou les fibromes
Diagnostic d’un isthmocèle
Le diagnostic d’un isthmocèle repose sur l’imagerie médicale.
L’examen clinique permet de rechercher des signes évocateurs, comme des saignements, des douleurs ou une masse palpable au niveau de la cicatrice.
L’imagerie médicale permet de visualiser l’isthmocèle et d’en évaluer les caractéristiques. L’échographie et l’hystérosonographie sont les examens les plus adaptés pour le diagnostic d’isthmocèle.
L’échographie 2D est l’examen de base en gynécologie, qui peut détecter un isthmocèle dès 6 semaines après la césarienne et le suivre jusqu’à 18 mois.
L’échographie 3D et l’hystérosonographie sont des examens plus performants, qui augmentent la sensibilité et la spécificité du diagnostic.
L’hystéroscopie est un examen de référence si l’on veut observer directement la cicatrice et ses anomalies.
L’IRM est un autre examen possible, qui peut être optimisé par une injection de produit de contraste.
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Comment traiter un isthmocèle ?
Le traitement d’un isthmocèle dépend de la sévérité des symptômes, de la taille de l’isthmocèle, du désir de grossesse et du choix de la patiente. Il va dépendre des résultats des examens d’imagerie précédemment réalisés.
On distingue essentiellement deux grands types de traitement possible :
- Le traitement médical, qui vise à soulager les symptômes et à prévenir les complications. Selon les situations et les patientes, il peut comporter des médicaments anti-inflammatoires, des antalgiques, des contraceptifs hormonaux ou des antibiotiques
- Le traitement chirurgical, qui vise quant à lui à corriger le défaut de la paroi utérine et à restaurer la cavité normale. Il peut être réalisé par voie vaginale, par voie hystéroscopique ou par voie cœlioscopique (par de petites incisions). Dans les cas les plus sévères, et chez les patientes qui n’ont pas de désir de grossesse ultérieure, une hystérectomie (ablation de l’utérus) peut être proposée. Mais si le couple a un projet de grossesse, la chirurgie est généralement conservatrice
- L’insémination Intra Utérine ne traite pas l’isthmocèle mais permet souvent de corriger l’infertilité et d’obtenir une grossesse