Endométriose : Cause et traitements

L’endométriose est une maladie fréquente qui touche jusqu’à 10 % des femmes en âge de procréer et de 30 à 50 % des femmes souffrant d’infertilité. Cette maladie, très longtemps sous-diagnostiquée, fait aujourd’hui l’objet d’un intérêt particulier de la communauté médicale, mais aussi des instances de santé. Les principaux symptômes de l’endométriose sont les douleurs et l’infertilité. La prise en charge de la maladie doit être globale.

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Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose se définit par la prolifération de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine, dans des zones où l’endomètre ne devrait pas être. 

L’endomètre est la muqueuse qui tapisse la cavité utérine et il est donc anormal de retrouver de l’endomètre dans la cavité abdominale, dans les ovaires ou sur le tube digestif. Ce tissu « hormono-dépendant » évolue et se modifie en fonction du cycle hormonal. 

Chez une patiente qui ne prend pas de contraception, l’endomètre va proliférer et s’épaissir en phase folliculaire (entre la fin des règles et l’ovulation, schématiquement de J5 à J14 du cycle). Après l’ovulation, l’endomètre se modifie pour se préparer à une éventuelle nidation. S’il y a début de grossesse, l’embryon sécrète l’hormone HCG, responsable du maintien d’un endomètre épais et riche en nutriments. En l’absence de grossesse, l’endomètre n’est plus stimulé, il va s’autodétruire et saigner : ce sont les règles.

Dans l’endométriose, l’endomètre implanté dans des zones anormales subit les mêmes influences hormonales puisque les hormones sont transmises par le sang. L’endomètre va donc saigner tous les mois dans des zones anatomiques qui ne sont pas faites pour recevoir du sang, avec potentiellement des douleurs intenses, une inflammation, et à moyen terme des adhérences entre les différents organes et une modification de l’anatomie du pelvis. 

Si une lésion se développe sur la paroi de l’ovaire, elle peut saigner et former une petite poche qui se remplira de sang au fur et à mesure des cycles, cette poche de sang est appelée kyste endométriosique ou endométriome. 

Toutes les femmes depuis la puberté jusqu’à la ménopause peuvent être touchées potentiellement par l’endométriose.

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

L’endométriose se présente sous des formes extrêmement variables en fonction de l’intensité et de l’association des différents symptômes. 

Les deux symptômes principaux de l’endométriose sont : 

  • La douleur, qui peut se manifester pendant les règles, les rapports sexuels et parfois à l’ovulation ou à tout moment du cycle
  • L’infertilité, qui n’est pas systématique, mais qui est très fréquente

Douleurs pelviennes

Les douleurs pelviennes (du bas-ventre) sont les symptômes les plus fréquents de l’endométriose. Elles sont le plus souvent très intenses pendant les règles, parfois pendant l’ovulation ou tout au long du cycle. 

Attention, les règles douloureuses ne sont pas forcément causées par l’synonymes d’endométriose. Pendant les règles, le muscle utérin se contracte pour expulser le sang et ces contractions sont parfois extrêmement douloureuses. 

Les douleurs intenses au cours des règles liées à l’endométriose peuvent être expliquées par le saignement de l’endomètre dans des zones non prévues pour recevoir ce sang (cavité abdominale, ovaire, nodules profonds). Les douleurs peuvent commencer avant les règles et se poursuivre après. 

Beaucoup de patientes rapportent aussi des douleurs profondes au cours des rapports sexuels (dyspareunies profondes). Ces douleurs sont souvent déclenchées par certaines positions au cours des rapports. Elles apparaissent aussi parfois après l’acte sexuel. Il ne faut pas confondre ces douleurs profondes (du bas ventre) avec les douleurs à l’entrée du vagin qui ne sont habituellement pas liées à l’endométriose. 

Infertilité

L’endométriose est une cause d’infertilité et elle empêche parfois la survenue d’une grossesse spontanée.

Dans certains cas, la cause est visible : le pelvis est envahi par des tissus inflammatoires qui empêchent les ovaires etles trompes de fonctionner normalement. Parfois, la cause est plus compliquée à comprendre  : de petites lésions endométriosiques provoquent une inflammation qui perturbe la fécondation ou le développement de l’embryon. 

Heureusement, il existe des traitements possibles pour restaurer la fertilité  : la chirurgie ou la fécondation in vitro. Le choix dépend de chaque cas et se fait avec l’avis des spécialistes.

Autres symptômes

D’autres signes cliniques peuvent survenir, comme des troubles digestifs (constipation, diarrhée…) et des troubles urinaires (fausses envies, infections urinaires à répétition, impression de ne pas vidanger totalement la vessie…). Ces symptômes peuvent apparaître à tout moment dans le cycle.

Les différentes formes de la maladie

On peut classer l’endométriose soit selon sa gravité, soit selon les régions qu’elle atteint. Il existe quatre types d’endométriose, qui peuvent coexister : l’endométriose superficielle, l’endométriose ovarienne, l’endométriose profonde et l’adénomyose.

L’endométriose superficielle

Les lésions d’endométriose superficielle se développent aux dépens du péritoine, le tissu qui recouvre les organes de l’abdomen et la paroi de la cavité abdominale. 

Dans cette forme de la maladie, on retrouve des lésions d’endométriose rouges et bleues très inflammatoires qui peuvent se cantonner à des petits spots hémorragiques sur le péritoine ou être responsable d’un blocage complet des organes du pelvis. 

Dans ce cas, les adhérences qui se sont formées au cours du temps ont complètement transformé l’anatomie du pelvis. Les trompes sont abîmées collées sur l’utérus ou autour de l’ovaire. Il n’y a pas de souplesse ni de mouvements possibles entre l’utérus, les ovaires et les trompes.

L’endométriose ovarienne

Lorsque la lésion se forme au sein de la paroi ovarienne, elle peut former une cavité appelée kyste d’endométriose ou endométriome dont la taille peut varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Les endométriomes sont des kystes remplis de sang vieilli (dont la taille est parfois impressionnante) et qui peuvent abîmer l’ovaire.

L’endométriose profonde

L’endométriose profonde se développe en profondeur dans le péritoine et n’est parfois pas visible en chirurgie, mais  seulement à l’IRM. L’endométriose profonde peut atteindre les ligaments utérosacrés (qui soutiennent l’utérus), la paroi postérieure du vagin, la vessie, le rectum ou n’importe quelle région du tube digestif.

L’adénomyose

L’adénomyose se traduit par la présence de glandes endométriales au sein du muscle utérin, le myomètre. L’utérus est généralement augmenté de volume, parfois de façon très importante. 

Les signes de l’adénomyose sont principalement des saignements anarchiques et parfois abondants, et des douleurs pelviennes chroniques intenses. L’adénomyose est très fréquemment associée aux autres formes de la maladie.

Comment est diagnostiquée l’endométriose ?

L’examen clinique peut être très informatif si le médecin est très habitué à la maladie, mais il ne permet pas d’affirmer le diagnostic formellement.

L’échographie pelvienne est un examen très intéressant pour le diagnostic de l’endométriose, car il est très accessible, peu onéreux et très informatif. 

Attention, certaines formes de la maladie sont plus faciles que d’autres à diagnostiquer. En effet, s’il est assez aisé de diagnostiquer un volumineux kyste endométriosique ovarien de plusieurs centimètres, il est très difficile de diagnostiquer une lésion du ligament rond. C’est la raison pour laquelle cet examen doit être réalisé par un échographiste aguerri (gynécologue ou radiologue). 

L’endométriose peut être découverte à l’occasion d’un bilan d’infertilité de la femme.

Quels sont les traitements proposés par la clinique de la fertilité pour l’endométriose ?

Il existe différents types de traitements pour soigner cette pathologie féminine : les traitements médicamenteux, chirurgicaux et  complémentaires (paramédicaux). 

Les traitements médicamenteux 

Il s’agit principalement de traitements hormonaux ayant pour but de modifier complètement l’environnement œstrogénique favorable au développement des lésions. 

On peut utiliser plusieurs traitements hormonaux : 

  • La pilule œstroprogestative classique en continu ou non
  • Les pilules progestatives seules, dont certaines ont été développées pour l’endométriose
  • Les stérilets hormonaux à la progestérone
  • Les agonistes et les antagonistes de la GnRH, qui bloquent complètement et de manière réversible le système hormonal de la femme
  • Des antalgiques

Les traitements chirurgicaux 

Le traitement chirurgical de l’endométriose peut être indiqué dans différentes situations : 

  • Lorsque les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces pour calmer les douleurs
  • Lorsqu’il existe une compression d’organe à cause d’une lésion d’endométriose (le plus souvent une compression de l’uretère qui peut gêner le fonctionnement des reins)
  • Parfois, en cas d’échecs répétés de FIV
  • Lorsque le traitement peut à la fois soulager les douleurs et permettre une conception spontanée
  • Lorsque la présence d’un volumineux kyste ovarien empêche la croissance des follicules en cours de FIV

Les traitements paramédicaux 

Ils ont pour objectifs principaux de soulager les douleurs et parfois de restaurer une fertilité normale. Ils sont proposés par les ostéopathes, les kinésithérapeutes, les acupuncteurs, les psychologues, les sophrologues, les hypnothérapeutes…

Comment vivre avec cette maladie ?

Le plus important est d’être pris en charge par une équipe qui connaît la maladie, qui la prend au sérieux et qui va définir avec la patiente les objectifs de la prise en charge en fonction des priorités de la patiente : 

  • Vivre un quotidien normal sans souffrances
  • Avoir un enfant dans les plus brefs délais
  • Soulager les douleurs et concevoir un bébé dans le même temps, naturellement ou en Aide Médicale à la Procréation (AMP)
  • Préserver ses chances de fertilité dans l’avenir…

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Autres questions fréquentes sur l’endométriose

L’endométriose est-elle héréditaire ?

Il existe une composante héréditaire, car on retrouve des cas d’endométriose chez plusieurs femmes de la même famille. Cependant, nous n’avons pas encore découvert un gène spécifiquement responsable de la maladie, comme pour la mucoviscidose par exemple, dont la présence signerait la présence de la maladie et dont l’absence annulerait complètement le diagnostic.

L’endométriose est-elle une maladie dangereuse ?

Dans la plupart des cas, non. Elle ne met pas en jeu le pronostic vital des femmes. Mais dans quelques rares cas, la maladie peut gêner le fonctionnement normal des reins, être responsable de saignements importants ou encore créer un pneumothorax.

L’endométriose rend-elle stérile ?

Dans la plupart des cas, non, elle diminue de manière plus ou moins importante les chances de fertilité naturelle. Cependant dans certains cas extrêmes, la maladie est responsable d’un blocage complet du pelvis, avec des ovaires collés derrière l’utérus, des trompes dilatées ou inflammatoires et des adhérences graves empêchant toute rencontre des gamètes (spermatozoïdes et ovocytes). Dans ce cas on ne parle pas de stérilité, mais de chances de fertilité spontanée très réduites.