Bilan des fausses couches à répétition

Les fausses couches à répétition sont un problème peu fréquent mais très douloureux pour les couples qui désirent un enfant. Elles correspondent à l’interruption spontanée de la grossesse avant 22 semaines d’aménorrhée, à au moins deux ou trois reprises, en fonction des définitions. Elles touchent un petit pourcentage des couples en âge de procréer. Les fausses couches à répétition peuvent avoir des causes multiples souvent difficiles à identifier, qui nécessitent un bilan médical complet et personnalisé.

Bilan des fausses couches à répétition | Cause fausse couche à répétition | Clinique de la fertilité | Paris

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

Une fausse couche est la perte involontaire d’une grossesse avant que le fœtus ne soit viable. Elle se manifeste par des saignements vaginaux, parfois accompagnés de douleurs ou de contractions. Parfois, la grossesse s’arrête sans que la patiente ne ressente aucun signe particulier.

Une fausse couche isolée est un événement unique qui survient avant la 22e semaine d’aménorrhée et n’empêche généralement pas le développement normal de la grossesse suivante. En revanche, les fausses couches à répétition sont définies par au moins trois fausses couches précoces consécutives ( avant la 14e semaine d’aménorrhée) avec le même partenaire, représentant une situation pathologique plus sérieuse qui affecte environ 1,5 % des femmes en âge de procréer.

Fausses couches à répétition : causes principales

Les fausses couches précoces à répétition, définies par trois pertes consécutives de grossesse ou plus, peuvent être le résultat d’une anomalie génétique, anatomique, hématologique ou immunologique. Dans la majorité des cas, l’origine des fausses couches à répétition est inconnue et non identifiable en l’état actuel des connaissances médicales. 

 Les anomalies chromosomiques  de l’embryon représentent la cause la plus courante des fausses couches du premier trimestre de la grossesse. Il s’agit de monosomies (une des paires de chromosomes n’est pas complète), de trisomies (un des chromosomes est présent en 3 exemplaires au lieu de 2) ou d’anomalies complexes (plusieurs chromosome sont présents en nombre anormal). 

Les malformations utérines, telles que les fibromes ou les anomalies de la cavité utérine, peuvent également empêcher le développement normal de la grossesse. 

Les troubles hormonaux, l’insuffisance ovarienne, les infections, les problèmes de coagulation sanguine, certaines pathologies auto-immunes, la fragmentation de l’ADN du sperme du partenaire, et les facteurs immunologiques sont d’autres causes potentielles. 

Chaque cas est unique et nécessite un bilan médical spécifique complet pour identifier la cause exacte et orienter le couple vers un traitement approprié.

Bilan à réaliser devant des fausses couches à répétition

Le bilan des fausses couches à répétition comprend une série d’examens destinés à la femme et à son compagnon, afin d’en connaître les origines et proposer un traitement adapté.

Bilan d’auto-immunité et de thrombophilie

Il consiste à rechercher la présence d’anticorps antiphospholipides, qui sont des marqueurs du syndrome des antiphospholipides, ou d’autres anomalies de la coagulation ou du système immunitaire.

Analyses chromosomiques 

Ils visent à détecter d’éventuelles anomalies chromosomiques chez les parents par une prise de sang. Il se peut qu’un des parents présente une translocation chromosomique. Dans ce cas, il est porteur de tous les gènes nécessaires mais il se peut qu’il transmette le plus souvent les morceaux de chromosomes en moins ou en trop à l’embryon, ce qui est responsable d’anomalies chromosomiques de l’embryon et par conséquent d’infertilité ou de fausses couches. 

Étude de la fragmentation de l’ADN spermatique 

Cet examen consiste à analyser la qualité de l’ADN contenu dans les spermatozoïdes du partenaire. Une fragmentation élevée est associée à une augmentation des risques de fausses couches, sans que l’on sache exactement par quel mécanisme. 

Echographie pelvienne

Dans le cadre des fausses couches à répétition, l’échographie pelvienne a pour but d’évaluer la réserve ovarienne et d’étudier la cavité utérine par analyse en trois dimensions (coupe frontale de l’utérus en échographie 3D). On peut aussi associer l’injection de sérum physiologique dans la cavité utérine pendant l’examen afin de mieux étudier les parois de la cavité utérine. Cet examen s’appelle une Hystérosonographie. 

Hystéroscopie 

Elle consiste à introduire une petite caméra dans l’utérus, pour visualiser et prévoir de traiter d’éventuelles anomalies anatomiques, comme des fibromes, des polypes, des synéchies, ou des malformations.

Biopsie de l’endomètre pour analyse histo-immunologique

Cet examen consiste à prélever un fragment de la muqueuse utérine pour rechercher des signes d’endométrite (inflammation de la muqueuse utérine). Il s’agit d’un examen controversé dont les résultats et la prise en charge en cas d’anomalies ne font pas consensus évaluer sa qualité et sa réceptivité.

Consultation spécialisée en Médecine Interne avec bilan immunologique

Ce rendez-vous consiste à consulter un médecin spécialiste en médecine interne, qui pourra dépister et traiter d’éventuelles maladies immunologiques auto-immunes associées aux fausses couches à répétition. Le Dr Cohen travaille exclusivement avec l’équipe de l’Hôpital Saint Antoine dirigée par le Professeur Arsène Mékinian. Ce service a mis en place une Hospitalisation de jour permettant de faire des bilans complets et de démarrer des traitements parfois complexes.

Vous avez des questions ?

N’hésitez pas à nous contacter

Que faire devant des fausses couches à répétition ?

Le traitement des fausses couches à répétition dépend de la cause identifiée. Il peut être médical, chirurgical, ou reposer sur une technique de PMA. 

Lorsqu’une cause a été identifiée, on pourra proposer un traitement. Si la patiente présente un syndrome des antiphospholipides, on devra démarrer un traitement anticoagulant. 

Si la patiente présente une anomalie de la cavité utérine, on pourra opérer la patiente pour rétablir une cavité utérine normale. 

Si un des membres du couple présente une translocation chromosomique, on pourra réaliser une FIV et biopsier les embryons obtenus afin de réaliser une analyse chromosomique. On transférera alors un embryon normal sans anomalie chromosomique dans l’utérus de la patiente. Dans ce cas, l’analyse est autorisée en France car le problème chromosomique aura été identifié chez l’un des deux membres du couple. En France, la liste d’attente est longue mais la technique est disponible. Si le cas est urgent à cause de l’âge de la patiente, le couple aura la possibilité de se rendre à l’etranger pour diminuer le temps d’attente.

Dans les cas où aucun facteur expliquant la survenue des fausses couches n’a été identifié, il n’existe pas de prise en charge validée par les hautes instances mais on peut essayer différents traitements. On peut proposer une immunomodulation en travaillant conjointement avec l’équipe de Médecine Interne de l’Hôpital Saint Antoine. On peut proposer des traitements hormonaux de soutien de la phase lutéale